On sort notre attirail, on embarque dans la chaloupe et on lance notre ligne à pêche. Ça mord, on ramène la ligne et on jubile devant nos belles truites mouchetées, celles qu’on espérait. À première vue d’une simplicité qui n’étonne personne, n’est-ce pas? Mais derrière ces gestes maintes fois répétés des pêcheurs se cache un travail de biologie insoupçonné…
Yanick Charette, biologiste pour la Fédération des pourvoiries du Québec depuis trois ans, sillonne les plans d’eau des Hautes-Laurentides avec l’unique souci d’en améliorer la gestion et, par conséquent, la qualité de la pêche.
Au fil de ses visites au Mekoos, ce passionné de la nature explore les différents lacs afin de découvrir lesquels sont allopatriques, c’est-à-dire quels lacs ne contiennent qu’une seule espèce de poissons. « En une semaine seulement, j’ai confirmé cinq lacs étant exclusivement habités par la truite mouchetée et ça, ça vaut de l’or! », explique-t-il.
Allopatriques, vous dites?
Les lacs allopatriques font le bonheur des pêcheurs parce que ces derniers sont assurés d’obtenir l’espèce pour laquelle leur canne à pêche frétille. Mais comment une espèce parvient-elle à avoir l’exclusivité d’un lacs? Il s’agit de penser gestion faunique et changement des mentalités. « Auparavant, on utilisait davantage de menés vivants et les pêcheurs jetaient leur surplus dans les lacs, ce qui entraînait l’apparition d’espèces étrangères. Heureusement, la réglementation québécoise est en train de changer. »
Au Mekoos, l’utilisation des menés vivants n’a jamais été autorisée et les résultats parlent d’eux-mêmes. Yanick Charette estime qu’il y aurait pas moins de douze lacs allopatriques sur le territoire du Mekoos alors que d’autres territoires n’en comptent qu’un ou deux, parfois aucun.
« On retrouve au Mekoos une qualité de pêche exceptionnelle parce que les gestionnaires l’ont décidé ainsi. Ils sont libres de faire appel à un biologiste pour inspecter leurs lacs et c’est une façon de faire super avant-gardiste!